Portrait of Jane Birkin by David Bailey, 1969
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Je ne sais pas pour vous, mais ce
mois de septembre, c’est l’éclate, on s’amuse, on rigole, bref, c’est une super ambiance !
Et dans ce cadre frapadingue, voilà t’y pas que Bernard (un nom qui en recouvre d’autres) m’a expliqué sa théorie entre deux cafés : les hommes sont en danger, la faute aux femmes, qui complotent pour nous piquer notre situation et nous mettre à leur place (pas bien) !
Et là, ce brave Bernard a un peu
refroidie l’atmosphère. Parce qu’il faut bien le dire, son
antiféminisme passif (je crois) ressemble trait pour trait à n’importe
quelle peur passive et irraisonnée qui peut faire beaucoup de dégâts si on la
manipule. Les femmes veulent nous castrer, c’est un peu : les musulmans
vont imposer la charia, les
noirs vont nous voler notre travail, les
roms vont nous piller, les juifs vont nous réduire en esclavage… que des
faits tout à fait vérifiables – bien sûr (ironie inside).
Finalement, Bernie, mon ami, tu
fais aussi un demi-aveu dans ta déclaration : si tu reconnais que les femmes peuvent envier
notre place (à nous, les mâles), c’est que tu admets qu’elles n’y ont pas
accès actuellement, ce qui – tu me l’accorderas – n’est pas très, sympa. A bien
y regarder, les femmes que je connais sont loin d’être plus connes que les
hommes que je connais (sauf celles qui sont connes, mais c’est que la connerie
est universelle, là, au moins, on a la parité).
Bref, Bernard, mon frère (oui, tu
vois, je t’apprécie quand même), ne penses-tu pas qu’il est temps d’enterrer le
calumet de la paix et de fumer la hache de guerre ? Parce qu’à
force de non-avancée, on va vraiment finir par faire marche arrière !
Si tu t’inquiètes de la situation future de ton fils, sache
que je souhaite le meilleur pour ma sœur.
Alors soyons mature que diable !
Nous avons tout à gagner à être égaux ! Ne craint qu'elle puise en profiter pour te tromper ou te voler, on sait bien que les personnes malhonnêtes n'ont pas attendu l'égalité des sexes pour agir. Et puis la plupart des gents sont honnêtes, non? Alors un peu de confiance.
Alors ne « l’encadre »
pas, ne la « tutelle » pas, accompagne
la ! En général, elle a autant de chance que toi de se planter, mais
sur ce sujet, elle est peut-être mieux placer pour proposer des
solutions réalistes et adaptés (un indice, le
droit de la femme touche d’abord… les femmes).
Voilà Beber, mon fils (enfin,
nous communions en chœur), j’espère que tu es plein d’amour pour ton prochain
désormais. Et tu verras, ta peur n’a pas lieu d’être, d’abord parce que tu es
un bonhomme, oui ou mer** ?! Tu ne vas pas avoir peur d’une
femme… ni d’un mec ?! Si ? Laisse donc aller, et tu verras, les
belles continueront d’onduler sous le soleil (d’autant
plus qu’on ne les prendra plus pour des filles faciles dès qu’elles choisiront
de s’habiller en mignonne), leurs jambes resteront des
compas qui arpentent le globe terrestre, ton
fils aura l’avenir qu’il se doit, tes enfants continueront le combat, les
lendemains chanteront et la pollution sera anéantie… bon, je n’ai pas de
garanti sur les deux derniers points, mais croie-moi : personne – je dis
bien personne – ne va te courir derrière telle une
castratrice de l’enfer.
Amicalement,
Pala