mardi 28 octobre 2014

[Revue de presse] Automne 2014 - des beaux-arts

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Octobre arrive à maturité, et toujours qu'un seul article... pas l'envie d'écrire, pas le temps non plus, bref, c'est la dèche (le blog n'est même pas à jour).

Bref, je vais combler (mais pas que) avec une revue de presse sur le thème de l'image - articles recueillis dans la période août-octobre.




Donc, voilà c'est la première fois qu'on parle beaux-arts par ici, autant commencer à la source. Donc, si le sujet vous interpelle, vous pouvez visiter les espaces consacrés des Grands Quotidiens, acheter des revues spécialisés (Beaux-Arts, Les Dossiers de l'Art, Réponse Photo... je m'y connais pas des masses), ou - et c'est ce qui nous intéresse ici - consulter des sites internet (vous pouvez aussi acheter des livres, prendre des cours, aller au musée : vous êtes libres !).

Certains sites ont une orientation très design - épurée, tels BOOOM, fubiz ou we heart, d'autres sont plus classiques dans leur approche des beaux-arts, comme Slash ou Juxtapoz.

Quelques sites sont très spécialisés, comme Thisisnotadvertising (spécialisé dans les campagnes de pub déroutantes) ou Spoke-Art, qui s’intéresse aux illustrateurs. D'autres sont de vrais fourre-touts (Openminded, Colossal ou Novamag par exemple).

Enfin, certaines plateformes sont dédiées - ou très exploitées - pour la création artistique. C'est le cas de DeviantART, Tumblr, 500px, Instagram ou Filckr.


Les beaux-arts sont un ensemble de domaines, de codes, c'est une Histoire, un univers mouvant et parfois il faut des clés de lecture pour les appréciés pleinement. Samai nous présente quelques-unes de ces clés sur sa chaîne Youtube (Comme ça, on pourra se la péter et voir des règles partout, même dans les photos de l'assemblée ukrainienne...).

Toujours des clés, cette fois, pour reconnaître le style des principaux architectes modernes : on se penche sur cette sympathique collection de posters minimalistes de Frederico Babina.

Beaux-arts partout? Sans doute. Dans les jeux vidéos et de longue date dans nos livres. Mon côté hipster me rend très sensible aux beaux livres de The Folio Society. Franchement, entre ça et La Pléiade... j'ai vite choisi.


C'est beau un livre bien illustré... notez, un magazine aussi! L'équipe de Silence Television est très compétente pour ça, j'adore le look noir et blanc + couleur (à voir).

La mode, actuellement, si tu es illustrateur, c'est de tout faire en minimaliste. Ça rend bien pour un minimum d'engagement. Bref, c'est un peu la solution de facilité. Parfois, c'est très décoratif - cf. les affiches de Chung Kong.

Mais le résultats est toujours plus surprenant quand un artiste de talent s'engage un peu plus dans son projet - comme en témoigne les affiches de film surréelles de Brandon Schaefer. Cela me permet d'annoncer que je bosse sur une sorte de répertoire des affichistes de cinéma. C'est un projet assez long, j'espère le sortir avant décembre, voilou.


Surréel nous disions? Pourquoi s'arrêter là? Un cran plus loin, c'est l'irréel. Plongeons y gaiement avec Zilla van der Born. La jeune femme a voyagé de longs mois en Asie, de plages paradisiaques en temples bouddhistes. Un vrai voyage de rêve... ha non, mais vraiment "de rêve"! Parce que, Zilla n'a pas quitté les Pays-Bas, mais grâce à pas mal d'astuces et à Photoshop, tout le monde y a cru (sinon, moi, ce week-end, j'ai vu Gone Girl).

Robert Jahns se moque aussi du réel, magicien de l'image, il nous plonge au delà du possible grâce à ses talents de monteur.

L'architecture religieuse est probablement le plus fort symbole de la volonté de l'Homme de représenter l'au-delà du réel. Dans une série de photos à couper le souffle, Mohammad Reza Domiri Ganji immortalise l'art islamique dans toute sa finesse et sa magnificence.

Revenir au réel, ça ne veut pas dire quitter l'irréalité. Franchement, vous ne voyez rien de surprenant dans cette série de photo de jeunes/vieux qui échangent leurs fringues?


Saut générationnel et virage violent, on passe les portes d'Arkham et pan! Gros choc devant les personnages mutilés du Boucher Rouge, une jeune fille un poil tourmentée que j'ai découvert pour ses adaptations glauques des Pokémon, brrrr...

On reste dans les adaptations en image avec, cette fois, un curieux catalogue d'illustrations de virus informatiques. Le sujet, bien anxiogène, se prête à merveille à tous les délires psychédéliques et grand-guignolesques. 

Grand-guignol et acide : voilà qui pourrait également définir le travail de Joanna Krotka, qui illustre la folie à grand coup d'entrailles et de couleurs fluo.

On garde les entrailles et la torture, mais on change la gamme de couleur. Des tons de chair en putréfaction, des corps débiles, mutilés, dégénérés, représentés dans de gigantesques fresques: c'est la proposition de Eric Saint... sans doute un charmant monsieur.

Au club des éternels optimistes, Eric Saint doit fréquenter le street-artiste Borondo. Ce dernier s'appui sur la décadence urbaine pour souligner la détresse humaine... à moins qu'il n'humanise le mal-être des métropoles...


Le street-art, difficile d'imaginer meilleure transition pour parler d'art de rue. D'ailleurs, restons-y un peu, avec cet article d'Openminded sur les femmes street-artistes. Bon, je ne vous cache pas que je n'ai pas réfléchi à la pertinence de l'article, j'ai juste flashé sur la qualité des œuvres.

Si j'avais uniquement voulu parler de grapheurs, ici, j'aurais appeler cette partie "Graffiti". Fermons donc cette parenthèse sur le travail quasi illustratif de Tristan Eaton et passons à autre chose.

Autre choses? De la photo par exemple! Et on commence par de la photo de mode, mais de mode, dans la rue! Si vous ne connaissez pas encore l'excellent travail de Scott Schuman A.K.A. The Sartorialist, je vous invite à visiter son site de tout urgence. C'est beau, juste et plein d'inspiration (enfin, ça dépend).

De la mode? Mais engagez vous voyons! Et bien soit, mais alors, comme Manolo Mylonas, qui réussit à capter la magie des villes avec un respect rare de ses sujets. Avec lui, c'est tout les jours dimanche!

D'ailleurs, c'est déjà un immense engagement que de rendre compte du réel sans sacrifier l'esthétique. Même, de magnifier le réel par l'esthétisme! C'est là tout le sens du travail de Marc Riboud : transmettre sa vision d'un monde à la frontière du mythique.


On quitte la rue, mais pas le photojournalisme, avec le travail magique d'Elena Chernyshova, maîtresse pour rendre l'émotion à travers la fumée et la lumière.

Weerapong Chaipuck est beaucoup plus proche de la photographie de voyage. Ses photos sont un poil clinquantes, mais sa vision de l'Asie reste épatante.

Après la photo un poil trop "HDR", la photo un poil trop "hipster". Filtre ternissant, paysages à couper le souffle : la production de Jakub Rozalski manque peut-être d’originalité, mais pas de maîtrise.

Au pays des hipsters, Tumblr est roi et vous n'aurez pas de difficultés à vous constituer un fil de blog sur l'immensité de la nature, le plaisir d'un latte-citrouille, la beauté d'une tarte aux pommes et les joies des motos anciennes. Même en quittant cette source sans fin, on trouve quelques perles d'Into the Wild mélancoliques, avec - par exemple - le projet son/vidéo createandexplore.co.

Fin de parcours sur une note plus futuriste avec les peintures numériques de Jared Atkin, qui nous propose un futur champêtre avec des soviétiques, des robots et des ours (en vrai, c'est bien).

Voilà, cette revue de presse est terminée, on se retrouve d'ici deux ou trois mois pour une nouvelle, en attendant, je vous encourage à aller voir (si vous êtes sur Paris) : l'expo Inside au Palais de Tokyo (to 11/01/15), la rétrospective sur Niki de Saint Phalle au Grand Palais (to 02/02/15), les dessins des studio Ghibli au musée des Arts Ludiques (to 01/03/15).

Portez vous bien !

Pala